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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 11:50

Quand nous vivions à Noisy Les Bains, je partageais mes loisirs avec ma soeur Michèle et mes cousins Pierre et Christian.

Nous avions trouvé un système de pétard, qui consistait à mettre le bout de souffre des alumettes dans le corps creux d'une clef puis à l'aide d'un clou introduit dans la clef de faire exploser le souffre en frappant fortement la clou sur un mur.

Un dimanche en revenant de la messe, nous lancions notre clef, mais aucune explosion ne se produisait. Après chaque essai nous rajoutions du souffre dans le tube. En passant devant le café "Piot (si mon souvenir est excat)", bourré de monde attablé pour l'apéritif, notre pétard a explosé dans un grand nuage de fumée et une très forte détonation. Avec mes cousins nous nous sommes enfuis à toutes jambes, tandis que les consommateurs appeurés par l'explosion evacuaient très rapidement l'établissement et se mirent en quête des dégats provoqès par la supposée bombe. Nous étions dans les années 1960 et la guerre faisait  rage. Ne voyant aucun dégat, la plupart sont rentrés chez eux sous le coup de l'émotion, les autres reprenant leur place au café.

Avec mes cousins nous observions discrètement du coin de la rue voisine toute cette agitation. Une fois le calme revenu nous sommes retournés  sur les lieux de notre forfait pour récupérer notre clef. Le souffle de l'explosion l'avait projeté de l'autre côté de la route.

Inutil de préciser qu'au repas personne d'entre nous n'a évoqué ce sujet, mais nos parents en parlaient et se damandaient ce qui avait pu se passer. Le lien avec les évènements a vite été fait.

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 21:30

Voila  50 ans nous avons quitté l'algérie heureuse. Je n' avais que 11 ans. Et pourtant  je ne peux m'empécher de faire un parallèle entre les actuelles révolutions arabes et notre histoire. 

Il y 50 ans les algériens ont voulus se séparer d'un "envahisseur" ou plutôt d'un colonisateur. A tort ou à raison ils considairaient que nous les oppressions. Vu mon jeune âge à cette époque je me garderais de porter un jugement sur ce sujet.

Mais aujourd'hui les jeunes arabes, éduqués, formés souhaitent accéder à la liberté, à la démocratie, à la richesse au travers du travail; à la dignité d'homme. Je les comprends et je les soutiens.

Je me demande pourquoi la France qui par son passé  historique avec ces pays, n'arrive pas a trouver une voix de conciliation, d'amour et de soutien pour ces populations. Je sais que nous sommes le 1er pays arabe en europe par le taux de personnes arabes dans notre pays.  Je sais aussi que je suis pied noir, et que c'est, avec ce statut que je revendique, ce qui me permet, comme un devoir, de soutenir ces révolutions qui finalement à mon sens ne sont qu'une évolution naturelle des civilisations.

Notre passé de Pied Noir, est parsemé de douleur. Nous avons perdu des êtres chers, des maisons, un art de vivre. Nos parents et nous, ne sont pas coupables de cette indépendance si mal organisée. Les pouvoirs politiques (Français et Algérien)  de l'époque n'ont pas su prendre la mesure de l'évènement et le conduire en bonne intelligence.  Cela ne s"efface pas, mais à ces douleurs je refuse d'ajouter la honte d'être indifférent. Ce qui se passe en Lybie est extrèmement douloureux pour les lybiens bien sûr mais pour nous aussi, et comme en 62 nous voyons l'incapacité des politiques des organisations mondiales, à prendre les bonnes mesures humanitaires. L'Histoire se répète souvent et quelques fois avec les mêmes errements. Nous avons soufferts, nous connaissons le prix à payer, alors utilisons notre expérience pour éviter que d'autres aient à subir les mêmes misères.

PS je n ai mentionné que la Lybie, mais je pense à tous les pays arabes ou non dont la population est oppressée et brimée.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 17:31

Je suis né le 2 Octobre 1951 à Mostaganem en Algérie. Mes parents étaient fonctionnaires , mon père Gendarme, ma mère institutrice. J'ai une soeur de 2 Ans mon ainée.

Nous avons vécu jusqu'à l'indépendance de l'Algérie dans l'Oranais au grès des mutations de mes parents, De Mostaganem, à ORAN en passant par Noisy les Bains, Ain tedeles, Zegla et d'autres lieux encore.

En 1962 nous sommes venus en France mes 2 cousins, ma soeur ma grand mère et moi, pour y passer les vacances dès le mois de Mai, l'école ayant été suspendue pour fait de guerre. Depuis j 'ai coutume de dire que je suis en vacance en France.

Après 3 jours d'attente à l'aéroport d'ORAN sous le soleil parqués comme des bêtes, nous avons pu obtenir 5 places dans un caravelle qui nous a transporté directement à Orly.

je me souviens de ces derniers jours de façon assez douloureuse et en même temps assez heureuse. A ORAN nous avions chaud, soif, pas d endroit pour dormir, à ORLY nous avions froid nous étions en short, il pleuvait, nous étions perdus dans ce monde qui nous était inconnu. Nous devions nous rendre chez une tante qui était rentrée en France quelques années auparavant. Nous n'avions que son adresse, Ban Saint Jean, ancien camps militaire allemand, près de Boulay en Moselle. Nous ne savions même pas que la Moselle existait, mais notre première pensée était de pouvoir nous rendre à la gare pour pouvoir prendre le train. Nous étions tellement surpris, fragilisés que nous n'avions même pas une pensée pour nos parents restés en Algérie, nous n en avions ni la force ni les moyens. Seul notre avenir immédiat, notre survie comptait. On faisait groupe tous les cinq. 

Ce jour là à ORLY nous avons connu un petit miracle, un médecin Français nous a demandé ce que nous cherchions. Il était à ORLY avec d'autres volontaires pour accueillir les rapatriés d'ALGERIE que  la FRANCE reniait. Ce médecin, dont je connais même pas le nom, nous à pris en charge, nous a donné à manger, et nous a conduit à la gare de l'EST dans sa voiture personnelle. Il nous a aidé à prendre les billets de train, et nous a accompagné jusqu'au train pour METZ, puis BOULAY.

Merci Monsieur, ce que vous avez ce jour la pour nous, reste à jamais gravé dans mon esprit dans mon coeur. C'est grâce à vous à des hommes comme vous que je comprends aujourd'hui le véritable sens de la vie. Grâce à vous  je me suis engagé dans l'aide à mon prochain.

Mais cet engagement n'est pas facile à vivre, il demande de l'obstination de la volonté, a être expliqué à nos proches d'abord, aux autres ensuites. Grace à votre souvenir, en premier et je dois dire aussi à quelques autres que j ai pu avoir par la suite, je tiens bon et je defends mon engagement.

Au début de cet article je voulais parler de mes souvenirs d'Algérie, car je n y suis jamais retourné, mais l'évocation de ce moment m'a ému, et troublé. Je ferais d'autres publication sur mes souvenirs de pied noir.

Mais pour aujourd'hui je vais arréter la.

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