Je suis né le 2 Octobre 1951 à Mostaganem en Algérie. Mes parents étaient fonctionnaires , mon père Gendarme, ma mère institutrice. J'ai une soeur de 2 Ans mon ainée.
Nous avons vécu jusqu'à l'indépendance de l'Algérie dans l'Oranais au grès des mutations de mes parents, De Mostaganem, à ORAN en passant par Noisy les Bains, Ain tedeles, Zegla et d'autres lieux encore.
En 1962 nous sommes venus en France mes 2 cousins, ma soeur ma grand mère et moi, pour y passer les vacances dès le mois de Mai, l'école ayant été suspendue pour fait de guerre. Depuis j 'ai coutume de dire que je suis en vacance en France.
Après 3 jours d'attente à l'aéroport d'ORAN sous le soleil parqués comme des bêtes, nous avons pu obtenir 5 places dans un caravelle qui nous a transporté directement à Orly.
je me souviens de ces derniers jours de façon assez douloureuse et en même temps assez heureuse. A ORAN nous avions chaud, soif, pas d endroit pour dormir, à ORLY nous avions froid nous étions en short, il pleuvait, nous étions perdus dans ce monde qui nous était inconnu. Nous devions nous rendre chez une tante qui était rentrée en France quelques années auparavant. Nous n'avions que son adresse, Ban Saint Jean, ancien camps militaire allemand, près de Boulay en Moselle. Nous ne savions même pas que la Moselle existait, mais notre première pensée était de pouvoir nous rendre à la gare pour pouvoir prendre le train. Nous étions tellement surpris, fragilisés que nous n'avions même pas une pensée pour nos parents restés en Algérie, nous n en avions ni la force ni les moyens. Seul notre avenir immédiat, notre survie comptait. On faisait groupe tous les cinq.
Ce jour là à ORLY nous avons connu un petit miracle, un médecin Français nous a demandé ce que nous cherchions. Il était à ORLY avec d'autres volontaires pour accueillir les rapatriés d'ALGERIE que la FRANCE reniait. Ce médecin, dont je connais même pas le nom, nous à pris en charge, nous a donné à manger, et nous a conduit à la gare de l'EST dans sa voiture personnelle. Il nous a aidé à prendre les billets de train, et nous a accompagné jusqu'au train pour METZ, puis BOULAY.
Merci Monsieur, ce que vous avez ce jour la pour nous, reste à jamais gravé dans mon esprit dans mon coeur. C'est grâce à vous à des hommes comme vous que je comprends aujourd'hui le véritable sens de la vie. Grâce à vous je me suis engagé dans l'aide à mon prochain.
Mais cet engagement n'est pas facile à vivre, il demande de l'obstination de la volonté, a être expliqué à nos proches d'abord, aux autres ensuites. Grace à votre souvenir, en premier et je dois dire aussi à quelques autres que j ai pu avoir par la suite, je tiens bon et je defends mon engagement.
Au début de cet article je voulais parler de mes souvenirs d'Algérie, car je n y suis jamais retourné, mais l'évocation de ce moment m'a ému, et troublé. Je ferais d'autres publication sur mes souvenirs de pied noir.
Mais pour aujourd'hui je vais arréter la.